Extraits rapport Sénat 2010 N°685

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[…] Le virus H5N1 était en tout cas le candidat de l’OMS et, comme le notait le même responsable de l’OIE, « les prédictions alarmistes de certains experts de l’OMS en 2004 ont incité les pays riches à investir massivement dans l’achat de masques, de coûteux antiviraux et de vaccins ». […]


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a) La constitution de stocks stratégiques conséquents de masques et d’antiviraux

La finalité de la constitution de stocks stratégiques est la recherche de la mise en œuvre de « mesures barrières » dès l’apparition du virus pandémique afin de retarder au maximum sa propagation, en attendant la mise au point d’un vaccin. C’est ce que précise le plan de l’OMS : « Même si elle ne permet pas de contenir la propagation, cette approche doit permettre de gagner du temps pour mettre au point des vaccins contre la nouvelle souche ». Or les deux principales « armes » dont les gouvernements disposent au début d’une pandémie de grippe sont les masques et les antiviraux.


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1. Une dramatisation ayant conduit à l’engagement de moyens disproportionnés ?

a) L’engagement de moyens « de grande ampleur » : une critique à relativiser.

Dans le résumé de son rapport, l’APCE formule un constat sans concessions sur la gestion de la pandémie après la déclaration opérée par l’OMS, en dénonçant un « gaspillage des fonds publics » et « des peurs injustifiées » :


« La façon dont la grippe pandémique H1N1 a été gérée non seulement par l’OMS mais aussi par les autorités de santé compétentes, tant au niveau de l’Union européenne qu’au niveau national, est alarmante. Certaines répercussions des décisions prises et des conseils prodigués sont particulièrement problématiques, dans la mesure où ils ont entraîné une distorsion des priorités au sein des services de santé publique à travers l’Europe, un gaspillage de fonds publics importants ainsi que des peurs injustifiées sur les risques de santé encourus par la population européenne en général ». […]


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III. LA MISE EN CAUSE DE L’OMS

La déclaration, le 11 juin 2009, par la directrice générale de l’OMS d’une pandémie de grippe A (H1N1)v - d’emblée considérée comme « de gravité modérée », « du moins dans ses premiers jours »1 - a rapidement suscité des critiques à l’égard de l’OMS, soupçonnée au mieux d’avoir surestimé le risque et recommandé aux Etats membres des mesures disproportionnées et d’un coût démesuré, au pire d’avoir « inventé » une pandémie sous l’influence des industries pharmaceutiques, désireuses de rentabiliser leurs investissements grâce à l’application des plans nationaux.

Si ces critiques sont pour certaines excessives, le rapport de la commission des questions sociales, de la santé et de la famille de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), présenté par M. Paul Flynn2, sur une proposition de recommandation présentée par M. Wolfgang Wodarg, membre sortant de l’APCE et épidémiologue, les travaux de votre commission d’enquête et divers autres éléments d’information soulèvent en tout cas un certain nombre de questions sérieuses sur l’opacité de la gestion par l’OMS de la crise pandémique, comme sur les conflits d’intérêts de certains de ses experts et leurs conséquences sur les recommandations formulées par l’OMS.

Après avoir d’abord réfuté en bloc ces critiques, considérées comme relevant de « théories du complot », l’OMS semble avoir pris conscience de la nécessité d’en tenir compte, mais les premiers indices de cette prise de conscience sont encore insuffisants.

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Une pandémie, c’est l’utilisation de méthodes diagnostiques inventées par les chercheurs sur le virus de la grippe. Il y a un intérêt à espérer, même inconsciemment, que les maladies arrivent ». M. Ulrich Keil indiquait dans le même sens que finalement « les spécialistes étaient impatients de démarrer une campagne de vaccination. Ils possédaient le modèle de la grippe aviaire et le vaccin a d’ailleurs été fabriqué à partir de celui-ci ».

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Rapport Complet :

r09-685-11.pdf